Comment avez-vous connu les nommés de cette année, Gideon
Kiefer, Alice Maher et Ettore Tripodi?
Gideon Kiefer nous a été présenté par le galeriste Martin Kudlek,
avec lequel nous avions collaboré l’an passé pour l’artiste Christos
Venetis, et nous avons beaucoup aimé l’ambiance un peu germanique qui se dégage de son univers. Nous avons rencontré Alice Maher il y a longtemps, dans une exposition que lui avait consacrée sa galerie new-yorkaise David Nolan, et avions été séduits par son trait mordant, mêlant subversion et métamorphoses. Puis nous avons récemment découvert Ettore Tripodi dans la collection de monsieur Ramo, qui était un grand passionné de dessin, et avons
eu immédiatement un coup de foudre. C’est une œuvre originale
enrichie d’atmosphères très oniriques.
Observe-t-on une thématique commune cette année? Rappelons
que l’an passé, vous présentiez des artistes qui parlaient beaucoup d’histoire et de géopolitique.
Une forme de radicalité se dégage peut-être des dessins des artistes sélectionnés, mais il s’agit surtout, et avant tout, de trois coups de cœur. Le milieu de l’art, aujourd’hui très international, fait que le nombre de plasticiens s’est démultiplié. Par ce prix, il nous semble que nous pouvons affirmer notre goût, mais aussi guider ceux qui nous suivent et leur présenter de vraies découvertes. Si les artistes de cette année n’ont pas de sujets communs, tous témoignent d’une violence sous-jacente. Gideon Kiefer parle beaucoup d’écologie, Alice Maher a un propos féministe affirmé et Ettore Tripodi évoque le côté sauvage que peut cacher une réalité faussement banale.
Au Centre Pompidou, vous avez également inauguré le 12 novembre la quatrième exposition dans l’espace qui vous est consacré suite à la donation d’une partie de votre collection. Quelle est-elle?
Elle se nomme « Sur le Chemin » et a débuté par une réflexion sur l’idée de la maison, suite à la fermeture prochaine du musée.
Nous avons conduit une sorte de métaphore en pensant que c’est le chemin qui va nous mener ailleurs… notamment avec les artistes Georg Baselitz, Penny Hes Yassour, Kcho, Pavel Pepperstein et Renie Spoelstra.
Votre collection continue-t-elle, en parallèle, de voyager à l’étranger?
Oui, elle ira au Musée national d’art de Riga en 2026, constituant la sixième exposition à l’international provenant des fonds du Centre Pompidou. Nous avons été séduits par ce bâtiment classique, à l’image des palais anciens, avec de majestueuses successions de salles en bois. Nous sommes très impliqués dans chacun de ces projets et continuons d’être les ambassadeurs de notre donation.
Textes Marie Maertens
18° Prix de dessin de la Fondation d’art contemporain Daniel & Florence Guerlain.
Artiste Belge né en 1970
Il est diplômé de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers. Décidant de devenir artiste professionnel à partir de 2008, il commence à exposer à cette période et a notamment été montré à la Royal Academy of Fine Arts d’Anvers, à la Fondation Ghisla Art Collection de Locarno ou au musée de l’Hospice Saint-Roch, à Issoudun.
Il fait partie de la Caldic Collection de Wassenaar, du Museum Dr. Guislain de Gand, de la Banque Delen de Belgique, de la collection Metzler du Luxembourg et de la collection de Florence et Daniel Guerlain.
Il est représenté par les galeries Martin Kudlek, de Bruxelles et Cologne, Barbé, de Gand, et Maskara, de Mumbai.
Artiste Irlandaise nér en 1956
Elle est diplômée de l’Université de Belfast et de l’Art Institute de Chicago.
Elle débute ses premières expositions en 1995 et a notamment représenté son pays à la 22e Biennale de São Paulo.
Elle fait partie de nombreuses collections institutionnelles, telles que le Dublin Irish Museum of Modern Art, la London Contemporary Art Society, le Metropolitan Museum of Art de New York, ou le Musée national d’art moderne de Paris, ainsi que de la collection de Florence et Daniel Guerlain.
Elle est représentée par la galerie David Nohan, de New York, Kevin Kavanagh de Dublin, et Purdy Hicks, de Londres.
Artiste Italien né en 1985.
Il a étudié la scénographie à l'Académie des beauxarts de Brera à Milan et a eu sa première exposition personnelle au Studio d'Arte Cannaviello en 2010.
Il a également été montré à l'Institut d'État de la Culture de Sofia, au MAC de Lissone, à l'Exposition internationale de peinture de Hang Zhou, au Mucem de Marseille, et à l'Institut culturel italien de Marseille.
En 2021, il collabore pour la première fois avec la galerie OPR à l'occasion de la 1re Drawing Week de Milan. Il est aussi l'un des fondateurs de MammaFotogramma Studio, un groupement d'artistes s’adonnant aux arts appliqués sur différents médiums